Samedi matin 20 avril

Il pleut et il fait froid à Montceau Les Mines! Deux appels de Pontarlier nous annoncent qu'il y neige...
Nous partons tout de même après le petit déjeuner, accompagnées de Sébastien.
Nous longeons le canal du centre  et parcourons 50 km dont 30 km sous la pluie pour arriver à Chagny où nous rejoignons Anne Laure  et le petit Paul .
 


Le temps de manger une andouillette- frites et nous voilà reparties accompagnées d'Anne Laure  jusqu'à Verdun sur Le Doubs.

Et là  devinez ce qui arrive? Le camping est fermé!

Après un chocolat chaud nous repartons toutes les deux tandis que nos jeunes accompagnateurs rejoignent leur gite douillet.

Le vent ne nous est pas favorable une fois de plus et Marie peste d'autant plus que l'andouillette lui reste sur l'estomac. Nous trouvons heureusement sur notre route le camping des pêcheurs, très sympa, à Lays sur le Doubs,  et Seb nous y apporte nos bagages car nous ne sommes pas maso nous laissons les sacoches dans la voiture!
 Nous avons tout de même parcouru 95 km aujourd'hui.


Il fait si beau que nous nous mettons au lit toute habillées sans manger à 19h! Même pas bu notre bière du soir.

Dimanche matin nous reprenons la route avec Anne Laure sous un ciel clément et nous arrivons à Arbois vers 12h 30 après 53 km ; Christian et Seb nous y attendent et nous mangeons au restaurant chez Françoise et Dédé puis nous rentrons à Pontarlier en voiture!!!
 Bon d'accord on est un peu feignasses mais c'était trop tentant. il fait bon chaud auprès du poêle et du Nours (pour les intimes).

956 km pour cette première partie en France depuis notre départ.

Nous faisons une pose d'une semaine en attendant les visas et en profitons pour aller à Cannes récupérer la voiture d'Estelle qui déménage à Paris le 1er mai et qui mandate ses parents pour la revendre. (personne ne veut d'une SWIFT par hasard?).


Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas toujours! La journée du jeudi 18 s'est déroulée pour le mieux malgré une petite erreur de piste...mais arrivées à Paray Le Monial  après 72 km dont 10 de trop, nous sommes encore tombées sur un camping fermé! Nous avons donc pédalé jusqu'au camping suivant à Palinges. Suivant les conseils du monsieur de l'office de tourisme  de Paray Le Monial nous avons choisi la route balisée eurovélo 6 au lieu de suivre le canal. Résultat: au lieu de faire 14km de route plate et droite nous avons fait 18km de route tortueuse avec une alternance de bosses et de descentes: la Saône et Loire profonde! Malgré tout, une consolation: nous avons été prises en photo par un couple de japonais en vélo tout droit arrivés de Tokio croisés à un carrefour...ainsi nous aurons bientôt notre photo au Japon!




Enfin vendredi midi les Thomas juniors nous ont rejoint à Palinges et après le pique -nique nous sommes partis à Montceau les Mines où le camping n'existe plus! Nous avons donc atterri à l'hôtel avec les enfants ce qui nous mange presque le budget d'une semaine! Pour finir la journée, ballade en voiture  dans les petits villages de Bourgogne et dégustation à Mercurey puis petit restau sympa! C'est la fête...en attendant la pluie annoncée pour demain samedi.

Mercredi 17 avril:

Nous avons quitté Nantes samedi matin et le sweet home de Martine sous un fin crachin nantais, accompagnées par Geneviève jusqu'à la piste le long de la Loire. Piste agréable au début puis en terre avec des trous jusqu'à Oudon; petite erreur d'aiguillage à ce niveau et nous voilà propulsées dans une côte à 10% sur une route départementale; de toute façon la Loire déborde de partout et la piste est souvent inondée.

 Journée agréable malgré un peu de vent latéral juste pour faire râler Marie! Comme l'an passé nous nous égarons à Saumur et errons dans la campagne jusqu'à ce qu'un habitant nous redonne la bonne direction.
Nous passons la nuit à Bouchemaine, au bord de la Maine qui déborde aussi de partout! Nous tombons sur un camping intelligent: on paie avec la carte bancaire et sur le ticket un code est fourni pour utiliser la douche et les points d'eau.

La journée de dimanche  se déroule pour le mieux, super temps, route agréable le long de la Loire et de ses châteaux; nous faisons une halte à Montsoreau où se déroule la brocante mensuelle. Mais à peine reparties Marie s'aperçoit qu'un rayon de sa roue avant est cassé! Qu'à cela ne tienne nous en avons dans nos bagages! Pas de chance ce sont des rayons de roue arrière donc pas la bonne dimension! Nous stoppons au village suivant: Candes St Martin au camping Bellerive où nous arrivons en même temps que 3 américains.


 Le camping est sérieusement inondé! Mais le gérant nous accepte quand même dans une partie sèche; très gentiment il nous propose son aide pour rechercher un mécanicien vélo le lendemain.
En attendant nous buvons un verre de Bordeaux offert pas nos voisins américains très sympas.
Lundi matin 1/2 heure passée à chercher vainement un réparateur  ayant des rayons de 20 pouces; peine perdue il n'y en pas dans le secteur! Nous partons donc à Tours en espérant que les autres  rayons ne vont pas lâcher à leur tour. Nous arrivons en fin d'après midi; un cycliste rencontré sur la piste nous conduit au camping de St Avertin et nous donne une adresse en plein centre pour la réparation.

Hélas camping en travaux, impossible de s'y installer! Alors avec la complicité des voisins nous squattons le jardin d'une maison dont les habitants ont étés expropriés sous prétexte d'aménagement d'une zone de loisirs qui n'a jamais vu le jour... la maison d'à côté est aussi un squat et nous passons notre soirée au son du tam tam! Le bar voisin déserté par ses propriétaires pour la nuit nous offre un robinet de jardin alimenté en eau potable, la vie est belle!

Mardi dès 9h nous filons en ville sur nos fiers destriers et ce n'est pas une mince affaire. Tours c'est grand.... mais nous trouvons le marchand de vélo qui, oh miracle, possède les bons rayons!

Avec tout ce retard dans notre programme nous prenons le train jusqu'à Nevers car nous avons rendez vous avec Seb, Anne Laure et Paul vendredi en fin de matinée à Paray Le Monial.
3 jours de trajet rattrapés en 2  heures!
En sortant du train  nous filons par des petites routes jusqu'à Decize où nous arrivons en fin d'après midi au camping qui est fermé pour cause de travaux! Tant pis nous nous installons, planquées derrière les bungalows. la Loire est tout près et à la nuit tombante nous allons faire discrètement quelques ablutions dans le fleuve.
Et aujourd'hui mercredi , réveillées par les engins de chantiers en action dès 7h30 nous partons  sur les petites routes tranquilles de la Nièvre et de l'Allier pour arriver dans la jolie bourgade de Bourbon Lancy.


 Mais avant de partir Marie a dû retirer habilement une tique qui avait élu domicile dans mon épaule gauche! Affaire à suivre ces bêtes là sont parfois infectées et vous transmettent une sale maladie.
Le camping de Boubon Lancy est le plus agréable qu'on ait fréquenté et le WIFI y est gratuit.
Nous avons bien parlé de nos misères mais nous n'avons pas parlé de notre rayon de soleil: il s'appelle Fred et il est extraordinaire! Pas seulement parce qu'il a eu la gentillesse de nous accueillir mais par sa philosophie de la vie: tout parait l'enthousiasmer. Fred travaille par contrat  chez les maraichers du coin mais avant tout c'est un artiste qui se régale à faire des photos et qui les expose dans le local qu'il a aménagé avec son amie à St Jean de Monts. Il peint accessoirement et adore la musique. Il est maintenant parti en Italie avec son vélo pour  faire des photos du "giro" afin de les exposer plus tard dans son local. Fred voyage aussi à vélo bien sûr et il a aussi écrit un livre plein d'humour, récit de ses voyages en Italie; nous lui en avons acheté un exemplaire qui nous accompagnera le long de notre voyage. Merci Fred d'avoir égayé notre soirée de mercredi!

Nous en sommes à notre 5ème jour de voyage, la journée de jeudi s'est bien passée, un peu de pluie jusqu'à 10h et puis ensuite une météo favorable avec vent arrière, au milieu des marais, sur des petites routes paisibles. Le vélo comme on l'aime.


La journée de vendredi a été aussi fort réussie car la pluie a cessé à 9h et le vent arrière nous a poussé gentiment le long de la Loire jusqu'à Nantes où nous sommes hébergée chez Martine, une amie de Marie. Parcours très agréable.
Tout en déambulant dans les rues de Nantes en poussant le vélo nous avons été abordées par M. Bayrou qui s'est intéressé à notre vélo couché...Nous avons oublié de lui demandé de nous sponsoriser! Quelles idiotes nous sommes!
Ce soir c'est la fête nous buvons le Champagne pour l'anniversaire de Martine!
Ca y est lundi 8 avril c'est le départ, accompagnées jusqu'à la sortie de la Ronde par une photographe (Evelyne) et une copine de Marie (une autre Annie, gardienne de sa maison). Faux départ Marie n'a pas sa carte d'identité!

Erreur réparée nous voilà reparties mais arrêtées 5 km plus loin par une grosse averse. Trouvons un garage de maison ouvert et nous y réfugions; après un  brin de causette avec la propriétaire du lieu nous repartons. A Marans, ce n'est pas marrant car nous ne trouvons pas notre chemin (euro vélo1) mais un autochtone nous met sur la piste; pour  1km seulement car ensuite c'est un chemin de terre dans le marais pendant 4 km et nous poussons les vélos dans la gadoue.



Mais au bout il y a la passerelle de Braut, celle qu'on cherchait. Nouvelle averse, une maison en ruine mais avec un toit étanche nous héberge le temps du déjeuner.








Après 65 km nous nous posons dans un camping à La Tranche/mer.

Nuit agitée, la tempête gronde, la tente résiste. Pas le temps de franchir la sortie du camping qu'une averse de grêle nous stoppe net dans notre élan du matin. 10 km plus loin vite un abri, encore la pluie!
C'est là que je m'aperçois que j'ai perdu mon cahier classseur avec toutes les étapes du voyage , les cartes et les gens à contacter sur la route. Ca commence mal!
Ensuite le vent se lève et va nous accompagner en nous poussant méchament sur le côté; nous risquons la chute à tout moment. Pourtant la Corniche de Cayola et le puits d'Enfer sont magnifiiques mais nous avons du mal à les apprécier dans la tourmente.


A l'impossible nul n'est tenu nous abandonnons à mi étape, aux Sables d'Olonne et traversons la ville à pied pour chercher un camping. Nous apprendons par la suite grâce au journal local que le vent soufflait à 97 km/h en Vendée, que quelques arbres sont tombés, et même une façade d'hôtel! Nous avons prévenu Fred de St Jean de Monts qui devait nous héberger que nous n'y arriverons pas.

Après d'âpres négociations avec un employé du camping d'Olonne, qui veut nous faire payer le prix fort alors que le camping ne dispose pas du confort prévu car seulemment ouvert aux bungalows nous arrivons à un maigre rabais de 3 euros et quittons les lieux sous un petit crachin breton; nous filons bon train, la piste est en forêt, très agréable.
Hélas toute bonne chose  a une fin, à 13 heures, pendant notre pose déjeuner à l'abri,  le crachin commence à forcir mais nous continuons bravement jusqu'à ce que le crachin forci devienne trombe d'eau ! Alors nous passons 2 heures dans un café en priant pour que Fred puisse nous accueillir ce soir. Il nous reste encore 8 km avant d'y arriver, pendant une petite acalmie nous les franchissons aussi vite que possible alors que le vent se lève. 17h nous atteignons St Jean de Mont avec un vent avoisinant les 100km/h et nous refugions dans un autre café en attendant que Fred sorte du travail. 19h enfin au chaud, une bonne douche et un bon repas au chinois du coin nous réconforte.